Misericordia et misera: développer une « culture de la miséricorde »

Le Vatican a rendu publique lundi 21 novembre 2016 la lettre apostolique Misericordia et misera. Dans ce document d’une trentaine de pages, le pape François dégage des perspectives de l’Année de la miséricorde qui « ne peut être une parenthèse dans la vie de l’Église ».

La lettre apostolique du pape François vise à continuer à faire l’expérience de la miséricorde divine afin qu’elle ne soit pas une simple « parenthèse » dans la vie de l’Eglise. « Nos communautés pourront rester vivantes et dynamiques (…) dans la mesure où la ‘conversion pastorale’ que nous sommes appelés à vivre sera imprégnée chaque jour de la force rénovatrice de la miséricorde ».

Voir aussi: Misericordia et misera (texte complet)

Méditant sur l’épisode de la femme adultère, le Souverain pontife affirme que, dans cet épisode évangélique, Jésus replace la loi de Moïse, les dix commandements, dans son intention « originelle ». « Au centre il n’y a pas la loi ni la justice de la loi, mais l’amour de Dieu ».

Prolonger l’élan de l’Année sainte

De manière concrète, le pape énonce un certain nombre de dispositions pour prolonger l’élan de l’Année sainte, dont certaines avaient déjà cours pendant le jubilé.

Ainsi, le successeur de Pierre encourage l’initiative de prière et de confession ’24 heures pour le Seigneur’, en lien avec le 4e dimanche de Carême. Il prolonge l’expérience des prêtres ‘Missionnaires de la miséricorde‘, et concède également à tous les prêtres, à partir de maintenant, la faculté d’absoudre le péché d’avortement, qui est un « péché grave » nécessitant auparavant l’autorisation de l’évêque.

Dans ce document, le pape François invite encore à « célébrer la miséricorde »

Dans le même esprit, le pontife prolonge la faculté donnée aux prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X de conférer « validement et licitement l’absolution sacramentelle » des péchés », pour le « bien pastoral de ces fidèles » et afin que la pleine communion dans l’Eglise catholique puisse être « retrouvée », « jusqu’à ce que soient prises de nouvelles dispositions ».

Le pardon est le signe « le plus visible » de l’amour du Père. C’est pourquoi le pape consacre un long développement au sacrement de réconciliation, qui doit « retrouver sa place centrale dans la vie chrétienne ».

Journée mondiale des pauvres

Dans ce document, le pape François invite encore à « célébrer la miséricorde » à travers la liturgie, en signalant tous les nombreux passages de la prière eucharistique où il est question de miséricorde. « La célébration de la miséricorde divine atteint son sommet dans le Sacrifice eucharistique, mémorial du mystère pascal du Christ, d’où vient le salut pour tout homme », écrit-il.

Le pontife cite également la lecture de la Parole de Dieu comme moyen à employer pour continuer à vivre de la miséricorde – à laquelle un dimanche pourrait être consacré.

Il encourage enfin les catholiques à développer des œuvres nouvelles pour une « culture de la miséricorde », véritable « révolution » ayant une portée sociale. Le successeur de Pierre décrète ainsi la création d’une Journée mondiale des pauvres, en guise de prolongation du Jubilé des personnes exclues, les 11 et 12 novembre derniers. Elle sera célébrée le 33e dimanche du temps ordinaire, juste avant la fête du Christ-Roi qui marque la fin de l’année liturgique.

Cette journée, affirme le pape, « constituera une authentique forme de nouvelle évangélisation », afin d’aider à « réfléchir sur la manière dont la pauvreté est au cœur de l’Evangile ». (cath.ch/imedia/ap/pp)